mercredi 20 mars 2013


Santé : des pâtes oui, mais des pâtes aux pesticides

Une étude récente publiée par "Générations Futures" montre que les produits à base de blé contiennent aussi des résidus toxiques.
Les produits à base de blé sont en contact avec des pesticides lors du stockage de la céréale en silo avant sa transformation en produit fini. (CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA)
Les produits à base de blé sont en contact avec des pesticides lors du stockage de la céréale en silo avant sa transformation en produit fini. (CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA)
Les fruits et légumes sont loin d'être les seuls aliments concernés par la présence de pesticides. Uneétude publiée par l'association de défense de l’environnement et de la santé "Générations Futures" à l'occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides du 20 au 30 mars, montre qu'on les retrouve également dans les produits à base de blé comme le pain, les pâtes ou encore les biscuits.
Sur 12 produits analysés, les trois quarts contiennent des résidus de pesticides considérés comme des perturbateurs endocriniens susceptibles de faire diminuer la fertilité et de favoriser l'apparition decancers. La cause ? Le stockage du blé dans des silos traités, notamment contre les champignons, avant la transformation de la céréale en produit fini.

36 pesticides ingérés en une journée

Si les taux relevés restent inférieurs à la limite autorisée, Générations Futures redoute surtout "l'effet cocktail" de l'ingestion quotidienne de plusieurs produits potentiellement toxiques. En procédant à des analyses sur les aliments des cinq repas types d'une journée d'un enfant de 10 ans (petit déjeuner, encas, déjeuner, goûter, dîner), l'étude décèle 128 résidus chimiques, dont 36 pesticides.
Des résultats inquiétants alors que la France est la championne de la consommation de pesticides en Europe et que l'utilisation de ces produits chimiques a encore augmenté de 2,5% en 2011. Dans sonrapport publié le 12 mars 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments montre qu'en moyenne, 65% des fruits et 39% des légumes non bio en contiennent. 
L'association Générations Futures demande donc que des décisions soient prises au niveau politique pour interdire l'utilisation de pesticides dans les champs et lors des stockages des produits. Elle réclame également qu'un volet environnement soit intégré dans le deuxième Plan Cancer, afin de mieux évaluer l'impact de ces résidus alimentaires sur la santé. 
R. M.