mardi 28 janvier 2014

Expédition autour du monde à la recherche des légendaires oiseaux paradisiers


© Tim Laman
© Tim Laman
Il y a neuf ans, deux hommes se sont lancés dans une quête extraordinaire : être les premiers à trouver et décrire les trente-neuf espèces des légendaires paradisiers. Après dix-huit expéditions et plus de 39 000 photographies, leur projet est achevé.
En Nouvelle-Guinée, les kangourous grimpent aux arbres et des papillons gros comme des Frisbees filent à travers la forêt tropicale humide, où des mammifères ovipares détalent dans la boue. Les grenouilles arborent un nez évoquant celui de Cyrano et les cours d’eau regorgent de poissons arc-en-ciel.
Pourtant, nulle merveille sauvage de la Nouvelle-Guinée n’a autant fasciné les scientifiques que les paradisiers, des oiseaux que le naturaliste du XIXe siècle Alfred Russel Wallace désigna comme « les plus extraordinaires et les plus beaux des habitants à plumes de la Terre. »
Leurs trente-neuf espèces se trouvent surtout sur cette île et dans quelques secteurs avoisinants. Et, malgré des décennies d’exploration et de recherches, personne n’avait réussi à toutes les observer… jusqu’à aujourd’hui !
En 2003, Edwin Scholes, ornithologue à l’université Cornell, et Tim Laman, biologiste et photographe, se sont donné pour mission de décrire chaque espèce de paradisier. L’accomplir leur a réclamé huit ans et dix-huit expéditions dans des paysages parmi les plus exotiques du globe.
À l’aide de photographies, de vidéos et d’enregistrements sonores (sans parler des bons vieux carnets et stylos), ils ont saisi sur le vif des parades nuptiales et des comportements encore inconnus de la science.
La nature offre peu de spectacles aussi étranges que les rituels d’accouplement des mâles de la famille des Paradisaéidés. Explosions de plumes dorées, danses stylisées de façon comique, filaments tactiles telles des antennes de robots, colliers et panaches irisés, gorgerettes et éventails, ainsi que des couleurs plus brillantes que n’importe quelle pierre précieuse… Toutes ces extravagances ont un seul but : attirer l’attention du plus grand nombre de femelles possible.
Les paradisiers sont un exemple extrême de la théorie de la sélection sexuelle de Charles Darwin : les femelles choisissent leurs partenaires en fonction de certaines caractéristiques attrayantes, augmentant ainsi les chances que ces traits se transmettent de génération en génération.
En Nouvelle-Guinée, l’abondance de nourriture et la rareté des prédateurs ont permis à ces oiseaux de prospérer – et d’ampli- fier leurs traits les plus séduisants. Les plumes éclatantes sont recherchées comme ornements en Asie depuis des millénaires.
Au XVIe siècle, les chasseurs qui vendirent les premiers spécimens aux Européens enlevaient souvent les ailes et les pattes des oiseaux pour mettre les plumes en valeur. Ainsi naquit un mythe: les paradisiers étaient littéralement les oiseaux des dieux, évoluant dans le ciel sans jamais se poser et se nourrissant des brumes de l’Éden.
source :national geographic