mercredi 30 octobre 2013

Quels sont les pays les plus vulnérables au changement climatique ?


Les pays les plus durement touchés par le changement climatique (en rouge) et ceux qui sont le moins affectés (en vert).

Dans les dix prochaines années, un tiers de la production économique mondiale sera localisée dans les pays les plus durement frappés par le changement climatique, une augmentation de 50 % par rapport à la situation actuelle. C'est la conclusion d'une étude du cabinet britannique d'analyse des risques Maplecroft, parue mercredi 30 octobre.

Selon l'index de vulnérabilité au changement climatique que publie chaque année depuis 2008 cet institut, 67 pays, totalisant une production de 44 000 milliards de dollars (32 000 milliards d'euros), seront soumis aux conséquences de phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus nombreux, tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses ou la hausse du niveau de la mer.
Pour réaliser cette étude, Maplecroft a évalué l'exposition de 193 pays aux conséquences du réchauffement, mais aussi la sensibilité des populations au changement climatique, en termes de santé, d'éducation, de dépendance agricole et d'infrastructures disponibles, et la capacité de leurs institutions, de leur économie et de leur société à s'y adapter et à lutter contre ces impacts.

LE BANGLADESH, PAYS LE PLUS EXPOSÉ

Résultat, les dix pays les plus exposés au péril climatique sont aussi parmi les plus pauvres : le Bangladesh, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, Haiti, le Soudan, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l'Ethiopie. Mais certaines des économies mondiales les plus importantes et à la croissance la plus rapide devraient également être touchées : l'Inde (20e), lePakistan (24e) et le Vietnam (26e) dans la catégorie "risque extrême", de même que l'Indonésie (38e), la Thaïlande (45e) et la Chine (61e), classés "à haut risque".
Dernier exemple de cette vulnérabilité : le cyclone Phailin, qui a touché les côtes orientales de l'Inde le 12 octobre faisant quatorze morts, a entraîné 4,15 milliards de dollars de dégâts dans le seul Etat de l'Orissa, dans les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture et de l'industrie minière. Près d'un million de tonnes de riz y ont été détruites, tandis que les principales infrastructures – routes, ports, rails et télécommunications – ont été gravement endommagées, perturbant le fonctionnement et les chaînes d'approvisionnement des entreprises et des industries.


La côte est de l'Inde commence à évaluer les dégâts causés par le passage du cyclone Phailin, le plus puissant en quatorze ans dans le pays.


A l'inverse, les pays les moins à risque sont tous situés en Europe du Nord : l'Islande, la Norvège, l'Irlande se partagent le podium, suivis de la Finlande, duLuxembourg et du Danemark. Si le sud de l'Europe doit connaître d'importants changements climatiques dans les cinquante prochaines années, les pays exposés, tels que Malte, l'Italie ou la Grèce, ont développé une forte capacité d'adaptation et une faible sensibilité, qui diminuent leur vulnérabilité, note l'étude. C'est également le cas des Etats-Unis, classés "à faible risque" (158e), en dépit de régions côtières exposées aux tempêtes et à l'élévation du niveau de la mer.
Au-delà des Etats, l'étude a aussi étudié les risques pour les cinquante plus grosses villes du monde. Les cinq centres urbains les plus menacés sont Dacca (Bangladesh), Bombay (Inde), Manille (Philippines), Calcutta (Inde) et Bangkok (Thaïlande). A l'opposé, les deux seuls à être considérés comme "à faible risque" sont Paris (la France se classe en 164e position des pays) et Londres (Royaume-Uni, 173e position).