lundi 28 octobre 2013

Des chercheurs pensent que les insectes pollinisateurs ont connu, eux aussi, une extinction massive d'espèces, il y a 65 millions d'années

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Photo d'illustration. Le rôle des abeilles dans la pollinisation est primordial. © David Cole / Rex Features/SIPA
Photo d'illustration. Le rôle des abeilles dans la pollinisation est primordial. © David Cole / Rex Features/SIPA

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Et si les graves bouleversements environnementaux qui ont eu la peau des dinosaures - extinction largement attribuée à la chute d'une grosse météorite il y a environ 65 millions d'années - avaient également eu raison de la plupart des espèces d'abeilles ? C'est désormais ce que pense une équipe de chercheurs de l'université du New Hampshire, aux États-Unis, pour qui 90 % de ces petits insectes pollinisateurs pourraient bien avoir disparu à cette même époque. 
Pour en arriver à cette conclusion, en l'absence presque totale de fossiles, ces scientifiques américains et australiens ont utilisé une méthode appelée phylogénétique, qui consiste à construire un arbre rendant compte des degrés de parenté entre différentes espèces actuelles. De là, ils peuvent ensuite essayer de reconstruire l'histoire évolutive de la famille, ou de la sous-famille, auxquelles elles appartiennent.

Stagnation simultanée

Ainsi l'équipe dirigée par la biologiste Sandra Rehan s'est-elle concentré sur l'étude d'une sous-famille d'insectes apparue il y a environ 100 millions d'années, les Xylocopinae, qui comprennent notamment les abeilles charpentières. Selon leurs résultats publiés récemment dans la revue scientifique Plos One, ils ont prélevé et séquencé l'ADN de 229 espèces actuelles, venues de tous les continents et appartenant aux quatre groupes composant cette sous-famille d'abeilles. 
Verdict : un même événement semble avoir affecté l'évolution de toutes ces Xylocopinae. Concrètement, il se traduit par une stagnation du nombre d'espèces durant une période qui se situe il y a environ 65 millions d'années, et qui correspond à l'extinction des dinosaures. Hasard du calendrier ? Les scientifiques ne semblent pas le penser, même si leur méthode ne permet pas véritablement de dire si la stagnation identifiée correspond à une extinction massive des espèces de Xylocopinae.
D'autres études devront donc venir en renfort de cette théorie. Car le sort passé des abeilles est un sujet qui mérite d'être creusé. La science espère (peut-être) trouver là des clefs face à l'actuel déclin de ces insectes pollinisateurs, si nécessaires...