jeudi 3 octobre 2013

Le koala australien menacé par le réchauffement climatique

L'espèce pourrait s'éteindre si rien n'est fait "en urgence" pour planter des arbres le protégeant de la canicule et des eucalyptus dont il se nourrit.
Le koala australien pourrait s'éteindre, victime du réchauffement climatique, si rien n'est fait "en urgence" pour planter des arbres le protégeant de la canicule et des eucalyptus dont il se nourrit, s'alarme une étude australienne publiée jeudi.
(c) Afp
Le koala australien pourrait s'éteindre, victime du réchauffement climatique, si rien n'est fait "en urgence" pour planter des arbres le protégeant de la canicule et des eucalyptus dont il se nourrit, s'alarme une étude australienne publiée jeudi. (c) Afp
Mathew Crowther, de l'université de Sydney, a suivi 40 koalas grâce à un système de positionnement par GPS. Pendant pendant trois ans, l'équipe a suivi les mouvements des animaux autour de Gunnedah, à l'est de l'Australie, afin d'étudier leur habitat et leur alimentation, explique l'Université sur son site
REFUGE. Dans cette étude qui serait la première du genre, le chercheur a découvert que le koala se réfugie la journée dans de grands arbres arrivés à maturité dont la frondaison le protège du soleil et des feux de brousse.

Des arbres différents pour se nourrir et se loger

"Notre recherche confirme que les koalas s'abritent pendant le jour dans différents types d'arbres avant d'aller se nourrir dans les eucalyptus la nuit", a expliqué le chercheur. "Nous avons également montré que plus il faisait chaud dans la journée, plus les koalas avaient tendance à rechercher des arbres dotés d'un feuillage dense pour échapper aux températures élevées". En effet l'animal est sensible aux températures trop élevées qui peuvent entraîner un stress de chaleur, la déshydratation et finalement la mort. 
"Les koalas ont donc besoin d'une combinaison de ces deux types d'arbres offrant tour à tour abri et nourriture pour survivre, explique le Dr Crowther. Il ne suffit donc pas de lui fournir les arbres nécessaires à son alimentation et de le protéger contre les prédateurs pour assurer leur survie", précise le chercheur.

Le koala : difficile sur la nourriture mais accommodant pour le logement

"Le manque de prise en compte de l'importance des arbres d'abri pour les koalas est particulièrement inquiétant étant donné l'augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes" déplore le biologiste. Une bonne nouvelle toutefois : contrairement à leurs choix très étroite d'arbres d'alimentation, koalas ont choisi une relativement grande variété d'arbres pour s'abriter, ce qui devrait rendre moins compliquée la tâche urgente de la restauration de son habitat. 
PRIORITÉ. "L'accent doit être mis en urgence sur le maintien de grands arbres, et la plantation de nouveaux arbres d'habitation, surtout dans les ravins les plus protégées, pour tenter de compenser l'impact des températures élevées", préconise le chercheur

Une population menacée par le réchauffement climatique

Un quart de la population étudiée a été éradiquée par la canicule de 2009, un chiffre alarmant pour les scientifiques "compte tenu de la fréquence grandissante des événements climatiques extrêmes".
Selon le centre d'études sur le climat Climate Council, le mois de septembre 2013 a été le plus chaud en Australie depuis le début des relevés météos, avec des températures de 2,75 degrés supérieures à la moyenne.
Emblème de l'Australie, le koala a été classé l'an dernier parmi les espèces à protéger dans plusieurs régions d'Australie où sa survie est menacée par le développement des villes, la circulation automobile, les chiens domestiques et les maladies.
Il s'agit de la catégorie inférieure à celle d'espèce "en danger" selon la liste de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Alors qu'ils étaient quelque 10 millions avant l'arrivée des colons britanniques en 1788, ils ont été massivement chassés pour leur épaisse fourrure dans les années 1920 et leur population a drastiquement diminué. Elle est aujourd'hui estimée à 43.000 individus vivant à l'état sauvage.