jeudi 17 octobre 2013

La pollution de l'air extérieur est "cancérigène" pour l'OMS



La pollution, au CO2 notamment, est un problème récurrent en Chine. A Pékin (ici, le 9 juillet 2013), la population s'est habituée à vivre dans un brouillard presque permanent.


Après avoir analysé des études portant sur des milliers d'hommes et de femmes suivies pendant plusieurs décennies, les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sont arrivés à la conclusion "qu'il existe des preuves suffisantes pour dire que l'exposition à la pollution de l'air extérieur provoque lecancer du poumon". Ils ont également noté une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie (voir le PDF en anglais). Le CIRC rappelle que les effets de cette pollution atmosphérique "étaient déjà connus pour augmenterles risques de contracter des maladies principalement respiratoires et cardiaques".


Pour l'instant, les données n'ont pas permis d'établir si un groupe particulier de la société (femmes ou hommes, jeunes ou âgés) était plus vulnérable. Mais "les personnes les plus exposées sont les plus vulnérables", a relevé le docteur Kurt Straif du Centre international. "L'air que nous respirons a été contaminé par un mélange de substances qui provoque le cancer". Dans de précédentes études, le CIRC avait ciblé de nombreux produits chimiques qui favorisent la contamination de l'air. Il s'agit, entre autres, des gaz d'échappement des moteurs diesel, des solvants, des métaux et des poussières.
Les données les plus récentes dont disposent le CIRC montre qu'en 2010, 223 000 personnes étaient mortes d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air. Le CIRC publiera ses conclusions de façon plus détaillée la semaine prochaine dans la revue médicale britannique The Lancet.
Le directeur du CIRC, Christopher Wild, souligne qu'il "existe des moyens efficaces pour réduire la pollution de l'air" et espère que ce rapport "enverra un signal fort à la communauté internationale pour prendre des mesures dans les plus brefs délais".

ASTHME, BRONCHITES ET BRONCHO-PNEUMOPATHIES

Selon un document daté d'octobre du Commissariat général au développement durable (CGDD), la pollution de l'air coûte de 0,7 à 1,7 milliard d'euros par an au système de soins en France. Par comparaison, le tabac coûte 18,3 milliards d'euros, d'après le Comité national contre le tabagisme.
L'asthme, avec de 400 000 à 1 400 000 nouveaux cas par an attribuables à la pollution, est "l'exposition chronique qui est globalement la plus préjudiciable en termes d'impact sanitaire"', avec un coût total situé entre 335 000 et 1,1 milliard d'euros. Suivent les bronchites aiguës (950 000 nouveaux cas), les bronchiteschroniques (134 000 cas), et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO, entre 26 000 et 39 500 cas).
Le CGDD compte également les nombreuses hospitalisations pour traiter des difficultés respiratoires, circulatoires ou cardiaques (33 500 cas). Le nombre de cancers des voies respiratoires est, lui, "beaucoup moins" important avec entre 1 684 et 4 400 nouveaux malades par an. Mais "le coût total reste élevé, entre 53 millions et 138 millions d'euros, compte tenu des coûts de protocole de soins et des longues durées d'arrêt de travail du patient".

Le Monde.fr avec AFP