vendredi 17 mai 2013



Une mission scientifique part étudier le "continent poubelle"

VIDEO. Voyage sur le "septième continent", dans le nord-est de l'océan Pacifique : une étendue de déchets qui couvrent six fois la superficie de la France.
Une expédition scientifique prendra la mer le 20 mai pour étudier le continent de plastique. Situé dans le nord-est de l'océan Pacifique, ce "septième continent" s'étend sur une surface d'environ 3,4 millions de km2, six fois la France, faite de microparticules de plastique et de déchets en tous genres produits par l'activité humaine.

La "soupe de plastique"

Au cours des 40 dernières années, la concentration de ces déchets a été multipliée par 100. S'il est dérivant, ce continent est emprisonné par les courants : ses résidus flottant à la surface s'agglutinent dans le gyre subtropical du Pacifique nord, un immense vortex, point de rencontre de courants océaniques qui s'enroulent sous l'effet de la rotation de la Terre, entre les côtes d'Hawaï et de l'Amérique du Nord. Quatre autres vortex marins dans lesquels se concentrent des millions de tonnes d'immondices polluent nos océans.
Peu émergées mais épaisses par endroits de plusieurs dizaines de mètres, ces plaques de débris ont des conséquences écologiques parfois insoupçonnées. Confondus avec le plancton, ces détritus en décomposition sont ingérés par les mammifères, tortues et oiseaux et obstruent leur système digestif.
Mais dans le Pacifique nord, cette masse d’ordures constitue aussi un milieu propice à la reproduction d'une espèce d'araignée d'eau, l'Halobate sericeus, capable de vivre dans un milieu marin mais qui a besoin d'un terrain solide pour pondre ses œufs. Les déchets forment un incubateur de rêve pour l'insecte, qui fait désormais partie de la chaîne alimentaire... Au risque de la détruire. Manne inespérée pour les crabes, les poissons ou les oiseaux de mer, l'Halobate est, elle aussi, un prédateur qui affectionne le zooplancton et les œufs de poisson. Sa prolifération menace aujourd'hui de déséquilibrer l'ensemble de l'écosystème.