jeudi 7 mars 2013


Le commerce international de l'ours polaire ne sera pas interdit

Le Monde.fr avec AFP | 

Des ours polaires sur la banquise en Alaska.

Les pays membres de la convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites) ont refusé, jeudi 7 mars, d'interdire le commerce international de l'ours polaire, à l'issue d'un débat passionné autour de cette icône menacée par la fonte de la banquise. L'ours polaire, le plus gros carnivore terrestre, est actuellement inscrit à l'annexe II de la Cites, qui implique une stricte régulation du commerce international.

Mais les Etats-Unis, qui partagent avec le Canada, la Russie, le Danemark(Groenland) et la Norvège une population de 20 000 à 25 000 individus, réclamaient son inscription à l'annexe I, qui interdit totalement ce commerce. La proposition, qui nécessitait une majorité des deux tiers, a été rejetée par 42 voix contre, 38 pour et 46 abstentions.

DÉCLIN DES DEUX TIERS D'ICI 2050

Une même demande avait déjà été déposée en vain lors de la dernière conférence de la Cites en 2010. Elle avait été remise sur la table, selon la proposition américaine, parce que "les informations disponibles indiquent que les ours polaires sont menacés d'extinction".
"Les ours polaires font face à un déclin des deux tiers d'ici 2050, alors comment peut-on avoir un commerce durable ?", a assuré Dan Ashe, directeur du service américain de la pêche et de la vie sauvage, estimant que le commerce d'ours avait augmenté "en volume et en valeur".
Tout le monde reconnaît que l'animal est d'abord victime du réchauffement climatique et de la disparition de la banquise. Mais le débat portait sur la menace supplémentaire que représente le commerce international sur la survie de l'espèce. Selon les chiffres d'experts cités par les Américains, environ la moitié des 800 ours blancs tués chaque année alimentent le commerce international.
Le Canada, seul pays à encore exporter des ours et ou des parties (fourrure, griffes, etc.), était farouchement opposé à l'interdiction notamment au nom des Inuits, peuple autochtone qui vit dans le nord du pays et qui affirme entretenir un modèle durable de chasse à l'ours polaire.